orpailleur
Je remplis mon tamis avec
le sable de la rivière, c'est un gros tamis. Je le trempe dans l'eau en le
tenant à deux mains, une de chaque côté pour que le courant ne l'emporte pas.
Je lui imprime un mouvement particulier, comme si je voulais faire des 8
couchés avec son contenu. Peu à peu, le sable retourne à la rivière. Quand le
tamis est vide, je recommence. Jour après jour, pendant des heures. Parfois,
dans la dernière couche de sable, la dernière au fond du tamis, je distingue
des paillettes brillantes, souvent minuscules, parfois assez grosses. Le
mouvement de mes mains ne s'arrête pas et cette dernière couche va rejoindre
les autres dans la rivière. Ce n'est que bien plus tard, des jours, des années
plus tard que je comprends ce que c'était.