présence
Un parc avec marronniers. Sous un marronnier, un banc. Sur le banc, un homme parle dans un petit dictaphone numérique.
L’homme qui parle dans le petit dictaphone numérique :
J’ai passé plusieurs nuits dans une maison isolée. J’étais tout seul. Et, la première nuit, tout à coup, j’ai senti… une présence. Une présence très forte. Je n’avais jamais senti, nulle part, jamais, une telle présence. Et, la nuit d’après, à nouveau, la présence. Et la suivante encore. Et… c’était moi. Jamais, auparavant, je n’avais senti… ma présence comme je l’ai sentie… ces trois nuits là. Rares sont ceux, et je ne dis même pas celles, rares sont ceux qui me répondent quand je parle. Rares sont les miroirs qui me renvoient une image quand je passe. Légère est mon ombre au soleil. Moi qui suis quelqu’un de translucide, moi qui ai toujours compté pour du beurre, tout à coup, cette Présence… Le quatrième jour, des gens sont arrivés et tout est redevenu, à mon grand soulagement, comme avant.